Aelio Donato quae adscribitur Vita Terenti
Vita Terenti
Publius Terentius Afer Carthagine natus
seruiuit Romae Terentio Lucano senatori, a quo ob ingenium et formam
non institutus modo liberaliter, sed et mature manu missus est.
quidam captum esse existimant: quod fieri nullo modo potuisse
Fenestella docet, cum inter finem secundi Punici belli et initium
tertii <et> natus sit et mortuus: nec, si a Numidis uel
Gaetulis captus sit, ad ducem Romanum peruenire potuisse nullo
commercio inter Italos1
et Afros nisi post deletam Carthaginem coepto.
Publius Terentius Afer (Térence), natif de
Carthage, fut esclave à Rome auprès de Terentius Lucanus, sénateur,
par qui, en raison de son intelligence et de sa beauté, il fut non
seulement éduqué comme un fils de famille mais aussi bientôt
affranchi. Certains estiment qu'il avait été fait prisonnier : mais
il n'a absolument pas pu en être ainsi, d'après les renseignements
donnés par Fenestella6, dans la mesure où c'est entre la fin de
la seconde et le début de la troisième guerre punique qu'il est à la
fois né et mort7 ; d'autre part, si c'était par des Numides ou
des Gétules qu'il avait été fait prisonnier, il n'aurait pas pu
tomber entre les mains d'un général romain, dans la mesure où les
relations commerciales entre l'Italie et l'Afrique n'ont débuté
qu'après la destruction de Carthage8.
Hic cum multis nobilibus familiariter uixit,
sed maxime cum Scipione Africano et
C.
Caio
Laelio, quibus etiam corporis gratia conciliatus
existimatur: quod et ipsum Fenestella arguit contendens utroque
maiorem natu fuisse, quamuis et Nepos aequales omnes fuisse tradat
et Porcius suspicionem de consuetudine per haec faciat:«
dum lasciuiam nobilium et laudes fucosas petit,dum
Africani uocem diuinam inhiat auidis auribus,dum ad Philum
se cenitare et Laelium pulchrum putat,dum [se amari ab his
credit] in Albanum crebro rapitur ob florem aetatis
suae,suis postlatis rebus ad summam inopiam redactus
est.itaque ex conspectu omnium <ubi> abit Graeciae in
terram ultimam,mortuust Stymphali, Arcadiae <in>
oppido. nil P<ublio>Scipio <tum> profuit, nil
Laelius, nil Furius,tres per id tempus qui agitabant
nobiles facillime:eorum ille opera ne domum quidem habuit
conducticiam,saltem ut esset quo referret obitum domini
seruulus
1 ».
Il a vécu dans l'intimité de nombreux
hommes considérables, au premier rang desquels Scipion
l'Africain9 et Caius Laelius10, qu'il s'est conciliés aussi par
sa beauté physique, à ce qu'on croit ; mais cela aussi, Fenestella
le conteste en affirmant qu'il était plus âgé qu'eux deux, bien que
Cornélius Népos11
rapporte qu'ils étaient tous trois de même âge12 et que
Porcius13 émette des doutes sur leur familiarité, au vu de ces
vers :« tout en cherchant à gagner les faveurs et les éloges
pomponnés de messieurs connus,tout en buvant les paroles
divines de l'Africain de ses oreilles avides,tout en imaginant
se faire inviter chez Furius Philus14 et chez le beau
Laelius,tout en se faisant fréquemment enlever jusqu'à la villa
d'Albe grâce à sa jeunesse en fleur,une fois ses affaires
reléguées au second plan il se trouva réduit à une extrême
pauvreté.Alors, après s'être exilé loin du regard des gens
jusqu'au fin fond de la Grèce,il mourut à Stymphale, bourg
d'Arcadie. Il ne servit à rien à Publiusde connaître Scipion,
ni Laelius, ni Furius,les trois qui, en ce temps, faisaient le
plus facilement la pluie et le beau temps dans
l'aristocratie :leur aide ne lui valut même pas une maison de
locationpour qu'il y eût au moins un endroit où apporter la
nouvelle de la mort du maître pour un petit esclave ».
Scripsit comoedias sex, ex quibus primam
Andriam cum aedilibus daret, iussus ante Caecilio recitare ad
cenantem cum uenisset, dicitur initium quidem fabulae, quod erat
contemptiore uestitu, subsellio iuxta lectulum residens legisse,
post paucos uero uersus inuitatus ut accumberet cenasse una, dein
cetera percucurrisse non sine magna Caecilii admiratione. et hanc
autem et quinque reliquas aequaliter populo probauit, quamuis
Volcatius <in> dinumeratione omnium ita scribat: «
sumetur Hecyra sexta, exilis fabula
2 ». Eunuchus quidem bis die acta est meruitque pretium,
quantum nulla antea cuiusquam comoedia, id est octo milia nummorum.
propterea summa quoque titulo ascribitur. <* * * * *>2
nam Adelphorum principium Varro etiam praefert principio
Menandri.
Il a écrit six comédies. La première de la
liste est L'Andrienne. Alors qu'il la donnait aux
édiles15, il fut invité à en faire la lecture à
Cécilius16 ; il arriva pendant
qu'il dînait et, dit-on, le début de la comédie, étant donné
l'aspect crasseux de sa tenue, c'est sur un tabouret à côté du lit
de table de Cécilius qu'il en fit lecture, assis ; mais après
quelques vers, il fut invité à s'accouder sur le même lit et à dîner
en même temps que lui, puis il poursuivit jusqu'à la fin non sans de
grandes marques d'admiration de la part de Cécilius. Cette pièce et
les cinq autres reçurent de la part du public d'égales marques
d'approbation, même si Volcacius17, au moment de faire la liste des pièces,
écrit ceci : « on soustraira L'Hécyre, la sixième,
pièce indigente ». L'Eunuque fut même joué deux fois
dans la même journée et gagna un prix qu'aucune pièce d'aucun auteur
ne gagna jamais, à savoir 8 000 sesterces. C'est pourquoi la somme
est indiquée sous le titre18
<* * * * *>. De fait, le début des Adelphes, aux
dires de Varron19, est
meilleur que celui de Ménandre20.
Non obscura fama est adiutum Terentium in
scriptis a Laelio et Scipione, eamque ipse auxit numquam nisi
leuiter refutare conatus, ut in prologo Adelphorum:«
nam quod isti dicunt maliuoli, homines nobileshunc
adiutare adsidueque una scribere:quod illi maledictum
uehemens esse existimant,eam laudem hic ducit maximam, quom
illis placet,qui uobis uniuersis et populo
placent,quorum opera in bello, in otio, in negotiosuo
quisque tempore usus est sine superbia
3 ».uidetur autem leuius <se> defendisse, quia
sciebat et Laelio et Scipioni non ingratam esse hanc opinionem, quae
tum magis et usque ad posteriora tempora ualuit.
C.
Caius
Memmius in oratione pro se ait «
P.
Publius
Africanus, qui a Terentio personam mutuatus, quae
domi luserat ipse, nomine illius in scaenam detulit
4 ». Nepos auctore certo comperisse se ait
C.
Caium
Laelium quondam in Puteolano kalendis Martiis admonitum
ab uxore, temperius ut discumberet, petisse ab ea ne interpellaretur
seroque tandem ingressum triclinium dixisse non saepe in scribendo
magis sibi successisse, deinde rogatum ut scripta illa proferret,
pronuntiasse uersus, qui sunt in Heautontimorumeno: « satis pol
proterue me Syri promissa huc induxerunt
5 ». Santra Terentium exisitimat, si modo in scribendo
adiutoribus indiguerit, non tam Scipione et Laelio uti potuisse, qui
tunc adulescentuli fuerint, quam
C.
Caio
Sulpicio Gallo, homine docto et quo consule Megalensibus
ludis initium fabularum dandarum fecerit, uel
Q.
Quinto
Fabio Labeone et
M.
Marco
Popillio, consulari utroque ac poeta. ideo ipsum non
iuuenes designare, qui se adiuuare dicantur, sed uiros quorum operam
et in bello et in otio et in negotio populus sit expertus.
Une rumeur fameuse rapporte que Térence
reçut l'aide, pour composer, de Laelius et de Scipion et lui-même
l'a amplifiée en n'essayant jamais, sauf du bout des lèvres, de la
réfuter, comme dans le Prologue des
Adelphes :« Quant aux propos de ces méchants qui
prétendent que d'illustres personnagesl'aident et passent leur
temps à écrire avec lui,ce que ces gens-là estiment être une
insulte violente,il juge, lui, que c'est le plus grand des
éloges, puisqu'il plaît à ceuxqui plaisent à vous tous et au
peuple,de l'assistance desquels dans la guerre, dans les
loisirs, dans les affaires,chacun en son temps a usé sans
orgueil ».S'il paraît s'être défendu plutôt mollement, c'est
parce qu'il savait que Laelius et Scipion ne trouvaient pas
désagréable cette idée, qui, du coup, a prévalu jusqu'aux
générations postérieures. Memmius21, dans son plaidoyer pour lui-même, dit :
« Scipion l'Africain emprunta son identité à Térence22 et, après les
avoir jouées lui-même chez lui, produisit des pièces de théâtre sur
la scène sous le nom de Térence ». Cornélius Népos, s'appuyant sur
une autorité incontestable, affirme avoir lu cette anecdote sur
Laelius : un jour qu'il était dans son domaine de Pouzzoles, un 1er
mars, il fut invité par sa femme à passer à table un peu trop tôt ;
il lui demanda de ne pas être dérangé et finit par regagner tard la
salle à manger en disant qu'il n'avait pas souvent été aussi inspiré
quand il écrivait ; alors on lui demanda de montrer ce qu'il avait
écrit, et il récita ces vers, qui se trouvent dans
L'Héautontimorouménos : « nom d'un chien, c'est plutôt
imprudemment que les promesses de Syrus m'ont conduite ici »23. Santra24 est d'avis que
Térence, si toutefois il a vraiment eu besoin d'aide pour écire son
œuvre, n'a pas pu tant utiliser les services de Scipion et de
Laelius, qui étaient tout jeunes à l'époque, que ceux de
Caius Sulpicius Gallus25, homme cultivé
sous le consulat duquel, aux Jeux Mégalésiens, Térence entama sa
carrière d'homme de théâtre, ou ceux de Quintus Fabius
Labéo26 et de Marcus Popillius27, tous deux consulaires et poètes. De
fait, ce ne sont pas des jeunes gens que lui-même désigne comme ses
auxiliaires selon la rumeur, mais des hommes accomplis, de
l'assistance desquels et à la guerre, et dans la paix et dans les
affaires le peuple a pu faire l'expérience28.
Post editas3 comoedias, nondum quintum atque
uicesimum egressus annum, animi causa et uitandae opinionis, qua
uidebatur aliena pro suis edere, seu percipiendi Graecorum instituta
moresque, quos non perinde exprimeret in scriptis, egressus4
est neque amplius rediit. de morte eius Volcatius sic tradit:
«
sed ut Afer populo sex dedit comoedias,iter hinc in
Asiam fecit. <in> nauem ut semelconscendit, uisus
numquam est: sic uita uacat
6 ».
Q.
Quinto
Cosconius redeuntem e Graecia perisse in mari dicit cum
[C et VIII] fabulis conuersis a Menandro; ceteri mortuum esse in
Arcadia Stymphali † siue Leucadiae † tradunt
Cn.
Cnaeo
Cornelio Dolabella
M.
Marco
Fuluio Nobiliore consulibus morbo implicitum aut ex
dolore ac taedio amissarum sarcinarum, quas in naue praemiserat, ac
simul fabularum, quas nouas fecerat.
Après avoir produit des comédies, et encore
dans sa vingt-cinquième année, par orgueil et pour fuir la rumeur
selon laquelle il passait pour produire des ouvrages d'autrui pour
les siens propres, ou encore dans l'idée de s'imprégner des us et
coutumes des Grecs pour les rendre d'une autre manière dans ses
futures pièces, il quitta Rome et ne revint plus jamais. Sur sa
mort, voici ce que raconte Volcacius :« mais quand il eu donné
au public six comédies,il fit route d'ici pour l'Asie mais, dès
qu'il fut monté dans le bateau,on ne le revit plus jamais :
ainsi quitte-t-il la vie ».Quintus Cosconius29 dit que c'est en
revenant de Grèce qu'il périt en mer avec des pièces traduites de
Ménandre30 ;
mais tous les autres rapportent qu'il est mort en Arcadie, à
Stymphale, ou à Leucade31, sous
le consulat de Cnaeus Cornelius Dolabella et de Marcus Fulvius
Nobilior32, après avoir contracté une
maladie, ou bien de douleur et de dépit d'avoir perdu ses bagages,
qu'il avait expédiés en avance par bateau, et par là même des
comédies inédites qu'il avait faites.
Fuisse dicitur mediocri statura, gracili
corpore, colore fusco. reliquit filiam, quae post equiti Romano
nupsit, item hortulos XX iugerum uia Appia ad Martis [uillam]. quo
magis miror Porcium scribere:«
Scipio profuit, nil Laelius, nil Furius,tres per id
tempus qui agitabant nobiles facillime:eorum ille opera ne
domum quidem habuit conducticiam,saltem ut esset quo
referret obitum domini seruulus
7 ».
Il était, dit-on, de taille moyenne, le
corps mince, le teint sombre. Il laissa une fille qui, par la suite,
épousa un chevalier romain, et aussi des jardins d'une surface de
vingt jugères33 sur la voie Appienne près du
temple de Mars. Il est d'autant plus étonnant que Porcius
écrive34 :« <Il ne servit à rien à
Publius>de connaître Scipion, ni Laelius, ni Furius,les
trois qui, en ce temps, faisaient le plus facilement la pluie et le
beau temps dans l'aristocratie :leur aide ne lui valut même pas
une maison de locationpour qu'il y eût au moins un endroit où
apporter la nouvelle de la mort du maître pour un petit
esclave ».
Hunc Afranius quidem omnibus comicis
praefert scribens in Compitalibus:«
Terenti num similem dicetis quempiam?
8 ».Volcatius autem non solum Naeuio et Plauto et
Caecilio sed Licinio quoque et Atilio postponit. Cicero in Limone
hactenus laudat«
tu quoque, qui solus lecto sermone,
Terenti,conuersum expressumque Latina uoce Menandrumin
medium nobis sedatis motibus effers,quiddam come loquens
atque omnia dulcia dicens
9 ».item
C.
Caius
Caesar:«
tu quoque, tu in summis, o dimidiate
Menander,poneris, et merito, puri sermonis
amator.lenibus atque utinam scriptis adiuncta foret
uis,comica ut aequato uirtus polleret honorecum
Graecis neue hac despectus parte iaceres!unum hoc maceror
ac doleo tibi deesse, Terenti!
10 ».
C'est lui qu'Afranius va jusqu'à préférer à
tous les comiques en écrivant dans les
Compitalia :« De Térence direz-vous qu'il existe
quelque équivalent ? ».Volcacius, quant à lui, le décrète
inférieur non seulement à Naevius, Plaute et Cécilius mais aussi à
Licinius et à Atilius35. Cicéro, dans son Limo36, le loue dans une certaine mesure :« toi aussi
qui, seul, dans un style choisi, Térence,tournes et traduis en
latin Ménandrepour nous l'offrir à découvert, sans passions
excessives,évoquant quelque chose de gentil en disant tout de
douce façon ».De même César :« toi aussi, toi, c'est au
sommet, moitié de Ménandre,que tu te places, et c'est mérité
puisque tu aimes le style pur.A tes ouvrages charmants
j'aimerais que soit ajouté de la vigueur,pour que ta valeur
comique pût se targuer d'un mérite comparableà celui des Grecs,
et que tu ne restes pas au second plan, méprisé de notre
côté !C'est la seule chose dont je déplore et regrette de te
voir exempt, ô Térence ! ».
Haec Suetonius Tranquillus. nam duos
Terentios poetas fuisse scribit Maecius, quorum alter Fregellanus
fuerit Terentius Libo, alter libertinus Terentius, Afer patria, de
quo nunc loquimur.
Ce sont les mots de Suétone. Car il y a eu
deux poètes Térence, d'après Maecius : l'un, de Frégelles, était
Terentius Libo, l'autre était l'affranchi Terentius, Africain de
naissance, dont je viens de parler.
Scipionis fabulas edidisse Terentium
† Vallegius in actione ait:«
tuae, <Terenti,> quae uocantur fabulae,cuiae
sunt? non has, iura qui populis5 dabat,summo <ille> honore affectus
fecit fabulas?
11 ».
Que ce soit Scipion l'auteur des pièces de
Térence, Vallegius37 le dit dans son
Actio :« les pièces qu'on dit tiennes,
Térence,de qui sont-elles ? Ne sont ce pas ces pièces, que
celui qui aux peuples donnait les lois,héros revêtu de
l'honneur suprême, a composées ? ».
Duae ab Apollodoro translatae esse
dicuntur comico, Phormio et Hecyra, quattuor reliquae a Menandro. ex
quibus magno successu et pretio stetit Eunuchus fabula, Hecyra saepe
exclusa uix acta est.
Deux comédies ont été traduite d'après
Apollodore le comique38, Phormion
et L'Hécyre, les quatre autres d'après Ménandre. Dans
cette liste, c'est L'Eunuque qui s'est imposée avec un
grand succès en remportant un prix, alors que L'Hécyre
a été souvent exclue et a eu du mal à se faire jouer.
Notes
1. Texte de V, la leçon "italicos" retenue par Wessner a tout d'une lectio facilior.2. Ici une lacune probable, vu le caractère abrupt de l'enchaînement. Vraisemblablement le biographe devait-il donner une ou deux indications sur les trois autres comédies, L'Hécyre, L'Héautontimorouménos et Phormion.3. Ici Baehrens ajoutait "sex", nous le supprimons.4. Ici Muret ajoutait "urbe" qui ne sert à rien, car c'est évident.5. Les manuscrits donnent après ce mot un adjectif ou un participe "retentibus" (A) ou "recensentibus" (TFV), mais il est évident qu'il s'agit d'une glose marginale entrée dans le texte et qui est incompatible à la fois avec la métrique et avec le sens. Il ne s'agit pas du peuple des lecteurs, mais des peuples soumis par le héros Scipion.6. Historien et encyclopédiste romain de la fin du premier siècle avant notre ère. On ne le connaît plus que par des citations éparses.7. La fourchette est donc donnée par les années 201-149 av. J. C. On sait qu'il donna sa dernière représentation en 160, et qu'il mourut peu après, mais on ne place pas pas exactement sa naissance : il peut être né en 195 ou en 185, selon les leçons différentes qu'on lit dans les manuscrits de cette Vie et qui concernent son âge à sa mort : 25 ou 35 ans, que l'on fait donc remonter à compter de l'année 160.8. Autrement dit, il n'a pas été prisonnier de guerre romain, puisqu'il a vécu dans une période de paix, entre deux guerres menées en Afrique ; et s'il avait été pris en otage par des peuplades africaines non carthaginoises, il n'aurait pas pu être échangé ni acheté par Terentius Lucanus.9. Il s'agit de Scipion Emilien, surnommé "le Second Africain" après sa victoire dans la troisième guerre punique et la destruction de Carthage (146). Il était fils de Paul-Emile et fils adoptif de Scipion l'Africain ("le Premier Africain"), le vainqueur d'Hannibal lors de la seconde guerre punique. Du vivant de Térence, il n'était pas encore "Africain".10. Caius Laelius Sapiens, consul en 140, et proche de Scipion Emilien. Il était le fils du consul de 190 et appartenait donc à la haute noblesse romaine. Il est l'interlocuteur principal du dialogue de Cicéron De Amicitia, aussi nommé "Laelius" et qui se place fictivement en 129 av. J. C.11. Il s'agit du célèbre historien et biographe contemporain de Cicéron.12. Avec la datation haute de sa naissance en 195, il se trouverait plus âgé que Scipion et Laelius (c'est l'option de Fenestella), avec la datation basse (celle de Cornélius Népos), il serait leur contemporain.13. Probablement Porcius Licinius qui écrivait à la fin du second siècle avant J. C.14. Lucius Furius Philus, consul en 136, est également un proche de Scipion Emilien. Il est sans doute un peu plus jeune que lui.15. Afin qu'elle fût mise au concours.16. Saint Jérôme, dans sa Chronique, fait mourir le poète Cécilius en 168. Du coup, l'épisode est suspect, car la date de production de L'Andrienne est 166. Mais la chronologie térentienne est résolument floue, tout comme l'ordre des pièces. On possède de Caecilius Statius, qui est de la génération intermédiaire entre Plaute et Térence, une quarantaine de titres de comédies et quelques vers fragmentaires. On sait qu'il était surtout influencé par Ménandre, dont il put peut-être donner le goût au jeune Térence (s'ils se sont effectivement rencontrés).17. Ou Volcatius (Sedigitus), écrivain de la fin du IIe s. avant notre ère.18. La mention devait figurer dans la didascalie de la pièce, comme sur les affiches ou les éditions modernes, qui peuvent préciser par exemple, pour des œuvres primées, « Molière du meilleur spectacle » ou « Grand prix de l'Académie Française ».19. L'éminent polygraphe, ami de Cicéron, qui avait théorisé le genre théâtral et avait entre autres choses contribué à dresser le catalogue des pièces authentiques de Plaute.20. Comprendre « que le début des Adelphes de Ménandre », la pièce modèle de Térence.21. Homme d'état et de lettres, dédicataire du poème de Lucrèce et tribun de la plèbe en 66. Mais, selon les manuscrits, il pourrait s'agir aussi d'un certain Mummius, par exemple, Lucius Mummius Achaicus, consul en 146, ce qui pourrait faire état d'une polémique non seulement littéraire, mais également politique. Ce nom cadre d'ailleurs mieux que celui de Memmius qui appartient à la génération suivante.22. A moins qu'il ne faille comprendre plus littéralement "ayant emprunté un masque de théâtre à Térence", puisque c'est le sens propre du mot "persona".23. Début de scène prononcé par la courtisane Bacchis.24. Encore un nom d'écrivain à peu près inconnu, poète dramatique du premier siècle avant notre ère.25. Consul en 166 et général qui assista Paul Emile dans sa campagne de Macédoine. Par ailleurs il jouissait d'une certaine réputation comme astronome.26. Consul en 183, puis pontife, il vécut très probablement jusqu'au milieu des années 160, ce qui rend plausible la remarque.27. Marcus Popillius Laenas, consul en 173.28. Le biographe cite en le déformant un peu un des vers du Prologue des Adelphes qu'il a déjà exploité un peu plus haut. L'identité des notables qui auraient utilisé Térence comme prête-nom est tributaire de la double chronologie possible pour la naissance du poète : Scipion et Laelius s'il est né plutôt en 185, Sulpicius Gallus, Labéo, Popillius s'il est plus âgé. En tout cas, les hommes d'expérience dont le peuple a déjà pu tester les qualités et dont parle Térence dans le Prologue des Adelphes peuvent difficilement être les très jeunes Scipion Emilien et Laelius.29. Peut-être le même que celui qui était préteur en 63.30. La tradition manuscrite avance le chiffre extravagant de 108 pièces traduites. Comme Térence avait passé seulement quelques mois en Grèce, une telle production serait invraisemblable. Il se peut qu'il y ait eu une confusion avec le nombre total des pièces de Ménandre.31. Texte peu sûr, certains manuscrits semblant dire que Stymphale est dans le golfe de Leucade, ce qui est erroné. Il semble qu'il y ait deux légendes sur la mort de Térence : dans l'une, embarqué à Leucade vers l'Italie, il serait mort en mer dans un naufrage, dans l'autre, seuls ses bagages se seraient abîmés en mer, tandis que lui était encore en Arcadie, où il serait mort de désespoir d'avoir perdu tout le fruit de son travail.32. Soit 159 av. J. C.33. Soit environ 5 ha tout de même.34. Ces vers ont été cités déjà plus haut.35. Si Naevius, Plaute et Cécilius sont effectivement très consensuellement reconnus comme de grands auteurs, Licinius Imbrex (dont on possède un fragment de la Neaera) et Atilius (auteur du Misogyne et dont Cicéron et Varron nous ont conservé de menus débris), sont bien moins illustres.36. Titre grec qui signifie "La Prairie" ; il s'agissait d'un recueil (perdu) de poèmes mêlés, dont le titre, végétal, rappelle celui des Silvae ("Les Forêts") de Stace ou du Pratum ("Le Pré") de Suétone.37. Inconnu. Texte peu sûr. On pourrait penser à Vagellius, contemporain de Sénèque, voir Duret (1986). Le manuscrit A corrige quant à lui son premier texte "Vallegius" en "Valgius", ce qui pourrait renvoyer non sans une certaine vraisemblance au philologue augustéen Caius Valgius Rufus.38. Apollodore de Caryste.Citations
1. dum lasciuiam nobilium et laudes fucosas petit,dum Africani uocem diuinam inhiat auidis auribus,dum ad Philum se cenitare et Laelium pulchrum putat,dum [se amari ab his credit] in Albanum crebro rapitur ob florem aetatis suae,suis postlatis rebus ad summam inopiam redactus est.itaque ex conspectu omnium <ubi> abit Graeciae in terram ultimam,mortuust Stymphali, Arcadiae <in> oppido. nil P<ublio>Scipio <tum> profuit, nil Laelius, nil Furius,tres per id tempus qui agitabant nobiles facillime:eorum ille opera ne domum quidem habuit conducticiam,saltem ut esset quo referret obitum domini seruulus (PorcLic. frg. 3 Morel)2. sumetur Hecyra sexta, exilis fabula (Volcat. frg. 3 Morel)3. nam quod isti dicunt maliuoli, homines nobileshunc adiutare adsidueque una scribere:quod illi maledictum uehemens esse existimant,eam laudem hic ducit maximam, quom illis placet,qui uobis uniuersis et populo placent,quorum opera in bello, in otio, in negotiosuo quisque tempore usus est sine superbia (TerAd. 15-21)4. P. Publius Africanus, qui a Terentio personam mutuatus, quae domi luserat ipse, nomine illius in scaenam detulit (Memm. frg. ???)5. (TerAd. ???)6. sed ut Afer populo sex dedit comoedias,iter hinc in Asiam fecit. <in> nauem ut semelconscendit, uisus numquam est: sic uita uacat (Volcat. frg. 2 Morel)7. Scipio profuit, nil Laelius, nil Furius,tres per id tempus qui agitabant nobiles facillime:eorum ille opera ne domum quidem habuit conducticiam,saltem ut esset quo referret obitum domini seruulus (PorcLic. frg. 3 Morel, 9-12)8. Terenti num similem dicetis quempiam? (AfranCompit. ???)9. tu quoque, qui solus lecto sermone, Terenti,conuersum expressumque Latina uoce Menandrumin medium nobis sedatis motibus effers,quiddam come loquens atque omnia dulcia dicens (CicLim. Morel)10. tu quoque, tu in summis, o dimidiate Menander,poneris, et merito, puri sermonis amator.lenibus atque utinam scriptis adiuncta foret uis,comica ut aequato uirtus polleret honorecum Graecis neue hac despectus parte iaceres!unum hoc maceror ac doleo tibi deesse, Terenti! (CaesHexam. Morel)11. tuae, <Terenti,> quae uocantur fabulae,cuiae sunt? non has, iura qui populis5 dabat,summo <ille> honore affectus fecit fabulas? (PoetInc. ???)Notice Editoriale
Aelio Donato quae adscribitur Vita Terenti
[fr] Vie de Térence attribuée à Aelius Donat[en] Life of Terence attributed to Aelius DonatusAeli Donati quod fertur Commentum Terenti (Vol. 1.0.1)Ediderunt, interpretati sunt et adnotauerunt :
[fr] Edition, traduction et commentaire :[en] Edition, translation and commentary by :Bruno Bureau (PR) - Université Jean Moulin-Lyon 3Christian Nicolas (PR) - Université Jean Moulin-Lyon 3EditeurUniversité Jean Moulin-Lyon 3UMR 5189 (HiSoMA)AHN (Atelier des Humanités Numériques) ENS LyonLyon2009-07-07Aeli Donati quod fertur Commentum Terenti 1.0.1
Aeli Donati quod fertur Commentum Terenti accedunt Eugraphi Commentum et Scholia Bembina recensuit Paulus Wessner, Lipsiae, in Aedibus B. G. Teubneri, 1902.Editio textus latini sine ulla translatione a pagina tomi primi editionis Pauli Wessner 1 ad paginam 10. [fr] Edition en latin du commentaire pages 1-10 de l'édition Wessner, tome 1.[en] Latin text without translation corresponding to pages 1-10 of Wessner's edition, vol. 1.